CHAPITRE IX.
PRÉSENTATION À LA COUR.
Le matin du jour où George Heriot se préparait à escorter le jeune lord Glenvarloch à la cour avait paru, et, comme on le suppose bien, ce n’était pas sans agitation que le jeune homme voyait approcher l’instant d’où son sort devait dépendre. Il se leva de bonne heure, fit sa toilette avec plus de soin que de coutume, et comme la générosité de son compatriote le plébéien lui avait donné les moyens de faire valoir les avantages de sa personne par un costume riche et élégant, il ne put s’empêcher, les yeux sur le miroir, de jeter sur lui-même un coup d’œil d’approbation. Il obtint d’une manière plus positive et plus bruyante celle de son hôtesse ; car dame Nelly s’écria que, dans son opinion, il aurait le vent sur tous les galants de la cour, qui n’auraient plus qu’à plier leurs voiles ; ce qui prouvait qu’elle savait enrichir sa conversation des métaphores familières aux gens qui traitaient d’affaires avec son mari.
À l’heure marquée, la barque de maître Heriot arriva ; elle était bien équipée et bien montée, et recouverte d’une banne sur laquelle on avait peint son chiffre et les armes de la compagnie des orfèvres.
En voyant paraître l’ami qui lui donnait des preuves d’un attachement si désintéressé, le jeune lord de Glenvarloch le reçut avec tous les égards dont il était digne.
Maître Heriot fit part à son jeune ami de la libéralité de son souverain, et lui remit les 200 livres sterling, sans vouloir retenir