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aucun honneur à un corps qui avait autant péché que chacun d’eux, mais d’envoyer ses dépouilles mortelles et son cœur à Avenel, pour y être enterrés dans la chapelle sépulcrale du monastère de Sainte-Marie, afin que le dernier abbé de cette maison si célèbre pût dormir en paix parmi les ruines.

Long-temps avant cette époque, Roland d’Avenel épousa Catherine Seyton, qui, après deux ans de résidence avec son infortunée maîtresse, avait été renvoyée lorsque cette princesse fut réduite à une plus étroite prison. Catherine retourna dans la maison de son père ; et comme Roland était reconnu pour le successeur et le légitime héritier de la maison d’Avenel, et que ses biens étaient fort augmentés par l’habile administration de sir Halbert Glendinning, il n’y eut rien qui s’opposât au mariage de cette jeune fille. Sa mère venait de mourir lorsqu’elle entra pour la première fois au couvent, et son père dans les temps de troubles qui suivirent la fuite de la reine Marie en Angleterre, ne fut pas contraire à l’alliance d’un jeune homme qui, lui-même fidèle à la reine Marie, avait encore, par le moyen de sir Halbert Glendinning, quelque crédit auprès du parti qui s’était emparé du pouvoir.

C’est pourquoi Roland et Catherine furent unis en dépit de la différence de croyance. Et l’on vit la Dame Blanche, dont les apparitions avaient été fort rares lorsque la maison d’Avenel semblait pencher sur son déclin, se réjouir sur les bords de sa fontaine, ayant la taille entourée d’une ceinture d’or aussi large que le baudrier d’un comte.


fin de l’abbé.




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