Page:Œuvres de Walter Scott, Ménard, traduction Montémont, tome 14, 1838.djvu/420

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

pleins d’honneur ? Appelez Fleming ; cependant… je me flatte qu’elle n’a pas oublié le petit coffret, nous devons être aussi bien parée que nous le pourrons, mignonne.

— Mais, madame, notre bonne lady Fleming n’était pas en état de se rappeler quoi que ce fût.

— Vous plaisantez, Catherine, » dit la reine tant soit peu mécontente « il ne lui est pas naturel d’oublier son devoir à tel point que nous n’ayons pas nos habits de cérémonie.

— Roland Græme, madame, en a eu soin, répondit Catherine ; car au moment où il courait fermer les portes, il a jeté dans la barque une boîte pleine de vêtements et de bijoux. Jamais je ne vis un page si maladroit ; le paquet m’est tombé presque sur la tête.

— Il te fera réparation pour cette offense et pour toutes les autres, mon enfant, » dit la reine Marie en riant. « Mais appelle Fleming, et prenons une toilette digne de recevoir nos fidèles seigneurs. »

Tels avaient été les préparatifs, et telle était l’habileté de lady Fleming, que la reine parut devant ses nobles assemblés dans une toilette aussi brillante qu’il convenait, quoiqu’elle ne pût rehausser sa dignité naturelle. Avec la grâce la plus séduisante elle exprima à chacun sa reconnaissance, et honora d’une attention particulière non seulement les plus nobles seigneurs, mais jusqu’aux moindres barons.

« Et maintenant, milords, dit-elle, quel chemin avez-vous déterminé que nous prenions ?

— Celui du château de Draphane, répondit lord Arbroath, si Votre Majesté le trouve bon, et de là nous irons à Dumbarton, lieu où Votre Majesté sera en sûreté ; ensuite nous verrons si ces traîtres nous feront tête sur le champ de bataille.

— Et quand nous mettrons-nous en route ?

— Si Votre Majesté n’est pas trop fatiguée, dit lord Seyton, nous nous proposons de monter à cheval après le repas du matin.

— Votre bon plaisir sera le nôtre, milord, répondit la reine ; c’est par votre sagesse que nous réglerons notre voyage maintenant, et nous espérons qu’à l’avenir elle nous aidera à gouverner notre royaume. Permettez-moi, ainsi qu’à mes dames, de déjeuner avec vous, mes bons lords. Nous devons être à moitié soldats et mettre de côté l’étiquette. »

À cette offre pleine de bonté, beaucoup de têtes couvertes de casques se courbèrent avec respect. Alors la reine, jetant les yeux