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royaume. L’habileté militaire dont il avait souvent fait preuve en différents pays fut jugée plus que suffisante pour réduire les rebelles sur le champ de bataille ; et, d’autre part, la douceur de son caractère et les dispositions favorables qu’il montrait généralement à l’égard des presbytériens, donnaient l’espoir qu’il parviendrait à calmer les esprits et à les amener à une réconciliation avec le gouvernement. Le duc fut donc investi d’une commission qui lui donnait plein pouvoir de pacifier l’Écosse, et partit de Londres avec des forces considérables pour prendre le commandement en chef de l’armée dans ce royaume.






CHAPITRE XXVII.

trève.


J’irai à Bothwell Hill ; c’est là que je dois vaincre ou mourir.
Vieille ballade.


Il y eut des deux côtés suspension des opérations militaires. Le gouvernement semblait vouloir seulement empêcher les rebelles de marcher sur la capitale, tandis que les insurgés cherchaient à augmenter et à fortifier leur armée. Dans cette vue, ils avaient établi une espèce de camp dans le parc du château ducal d’Hamilton, situation centrale où ils pouvaient recevoir des renforts et où ils étaient protégés contre une attaque soudaine par la Clyde, rivière profonde et rapide qui coulait devant eux, et qu’on ne pouvait traverser que sur un pont long et étroit, près du château et du village de Bothwell.

Morton resta en ce lieu pendant quinze jours environ après l’attaque de Glasgow. Il avait plus d’une fois communiqué avec Burley, mais il en avait seulement appris, sans plus amples détails, que le château de Tillietudlem tenait toujours. Impatient d’être mieux informé sur cet intéressant sujet, il avait enfin annoncé à ses collègues que son désir, ou plutôt son intention, car il ne voyait pas pourquoi il se refuserait une liberté que prenaient tous les autres dans cette armée sans discipline, était d’aller à Milnwood, passer un jour ou deux, pour y régler des affaires privées de grande importance. Cette proposition fut unanimement désapprouvée ; car le conseil de guerre des insurgés sentait assez toute l’importance de ses services pour craindre de le perdre, et chacun se reconnaissait peu capable de le suppléer. Ils ne purent cepen-