Page:Œuvres de Walter Scott, Ménard, traduction Montémont, tome 10, 1838.djvu/153

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au premier arbre ou jeter dans le premier fossé. Ainsi, suivez vos compagnons de captivité. »

En parlant ainsi, le sergent qui, malgré son ton brusque, avait compassion de ce brave jeune homme, entraîna Morton dans la cour, où trois prisonniers, deux hommes et une femme, qu’avait pris lord Evandale, étaient confiés à une escorte de dragons.

Pendant ce temps, Claverhouse faisait ses adieux à lady Marguerite ; mais la bonne dame avait peine à lui pardonner son manque d’égards pour sa requête.

« J’avais cru jusqu’à présent, dit-elle, que la tour de Tillietudlem pouvait être un lieu de refuge, même pour ceux qui n’auraient pas été tout à fait dignes de profiter du privilège d’asile ; mais je vois que les vieux fruits ont peu de saveur : nos souffrances et nos services sont d’ancienne date. — Ils ne seront jamais oubliés par moi ; permettez-moi d’en assurer Votre Seigneurie, dit Claverhouse. Mon devoir seul aurait pu me faire hésiter à accorder une faveur demandée par vous et le major. Allons, ma bonne dame, dites-moi que vous me pardonnez ; et en revenant ce soir, je vous amènerai un troupeau de deux cents républicains, et ferai grâce à cinquante pour l’amour de vous. — Je serais heureux d’apprendre votre succès, colonel, dit le major Bellenden ; mais suivez le conseil d’un vieux soldat, et épargnez le sang après la bataille ; et, encore une fois, permettez-moi de me porter caution pour le jeune Morton. — Nous arrangerons cela quand je reviendrai, dit Claverhouse ; d’ici là je vous assure que sa vie est en sûreté. »

Pendant cette conversation, Evandale regardait autour de lui avec inquiétude pour trouver Édith ; mais Jenny Dennison avait fait transporter sa maîtresse dans son appartement.

Il obéit lentement et tristement à l’appel impatient de Claverhouse, qui, après avoir pris, d’une manière affectueuse, congé de lady Marguerite et du major, était descendu dans la cour. Ses prisonniers et leurs gardes étaient déjà en route, et les officiers avec leur escorte montèrent à cheval et les suivirent. Tous s’empressèrent d’avancer pour rejoindre le corps d’armée, car on supposait devoir se trouver en face de l’ennemi après deux heures de marche.