du trépas, se fraya une route à travers le Jourdain, et monta au ciel ravi sur un char de feu. Aprés lui, EliséeIV, imitateur de sa vie et de ses vertus, ne s’illustra-t-il pas aussi par des cuvres miraculeuses ? C’est un torrent qu’il divise, c’est une hache qu’il fait flotter, ce sont des morts qu’il rend à la vie, c’est de l’huile qu’il accroit, Puis enfin, ce qui prouva, entre autres prodiges, que le pouvoir de son maitre s’était doublé en sa personne, c’est que, de son vivant, Elie ressuscita un mort, et qu’Elisée rendit la vie, méme aprés son trépas, à un homme qui n’était plus. Les fils des Prophétes, eux aussi, ábendonnant les cités, gagnaient les bords du Jourdain qui découle de deux sourcesV, et dressaient, dans le secret de la solitude, leurs cellules voisines du torrent lointain. La sainte cohorte veillait sur les rives du fleuve solitaireVI, comme disséminée en des tentes, et dans ces habitations tranquilles leur piété conservait l’esprit de leurs péres.
Et cet autre qui n’eut pas son rival entre les enfans des femmes, ne vivait-il pas, ne criait-il pas au désert ? C’est au désert qu’il donne le baptéme, au désert qu’il préche la pénitence, au désert qu’il fait mention pour la premiére fois du royaume des cieux. C’est ]à d’abord qu’il l’annonce à ses auditeurs, et c’est là aussi que le remportent le plus vite ceux qui en ambitionnent la conquéte. Et c’est à bon droit que ce grand citoyen du désert est envoyé, tnessager Céleste, devant la face du Seigneur ; qu’il fraie les voics au royaume des cieux, précurseur et témom bier. digne assurément d’entendre le Pére