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J’ai tout donné pour rien
Or çà, la belle fille,
Ouvrez cette mantille !
C’est trop de cruauté ;
Faites-nous cette joie
Que pleinement on voie
Toute votre beauté.
Apprenez-le, mignonne,
Quand le bon Dieu vous donne
Un corps aussi parfait,
C’est afin qu’on le sache,
Et c’est péché qu’on cache
Le présent qu’il a fait.
Aime-moi, je suis riche
Comme un joueur qui triche,
Comme un juif usurier :
On peut m’aimer sans honte,
La couronne de comte
Rayonne à mon cimier.