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Les Taches jaunes


Seul, le coude dans la plume,
J’ai froissé jusqu’au matin
Les feuillets d’un gros volume
Plein de grec et de latin ;

Car nulle étroite pantoufle
Ne traîne au pied de mon lit,
Et mon chevet n’a qu’un souffle
Sous ma lampe qui pâlit.

Cependant des meurtrissures
Marbrent mon corps, que n’a pas
Tatoué de ses morsures
Un vampire aux blancs appas.

S’il faut croire un conte sombre,
Les morts aimés autrefois
Nous marquent ainsi, dans l’ombre,
Du sceau de leurs baisers froids.