Page:Œuvres de Théophile Gautier - Poésies, Volume 2, Lemerre, 1890.djvu/341

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Écrin délicieux que dore
La jeunesse en traits éclatants ;
D’où s’échappe, ailée et sonore,
La vive chanson du printemps ;

D’où sort une divine haleine,
Comme d’un calice vermeil
Qui livre aux souffles de la plaine
Son sein tout baigné de soleil.

Nid séducteur où rit l’ivresse,
Cachant ses secrètes ardeurs,
Comme une coupe enchanteresse
Dont les bords sont voilés de fleurs.

Plus mignon qu’un nid d’oiseau-mouche,
Plus frais qu’un cœur de rose-thé, —
Ce nid ravissant…, c’est ta bouche,
Doux paradis de volupté,

Où les désirs, ramiers fidèles,
Volent toujours inapaisés,
Et vont provoquer à coups d’ailes
L’essaim palpitant des baisers !

–––––––––Signé : Théophile Gautier.