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nombre qui soutiennent un certain rapport constant avec une ligne droite, ou encore un cône coupé par un plan oblique dont l’angle d’inclinaison soit plus grand que l’angle au sommet du cône, ou procède encore d’une infinité d’autres manières.

(70) VIII. Les idées sont d’autant plus parfaites qu’il y a plus de perfection dans l’objet qu’elles expriment : nous n’admirons pas autant l’artiste qui a conçu l’idée d’une pagode que celui qui a conçu l’idée d’un temple magnifique.

(71) Je ne m’arrête pas ici aux autres modes qui appartiennent encore à la pensée, comme l’amour, la joie, etc., car ils ne font rien à notre présent dessein et ne peuvent être conçus qu’on n’ait d’abord perçu l’entendement. Qu’on supprime en effet complètement la perception ils sont tous supprimés.

Les idées fausses et forgées n’ont rien de positif (comme je l’ai suffisamment montré) par quoi elles méritent la dénomination de fausses et de forgées ; mais c’est seulement un manque de connaissance qui les rend telles qu’on les considère. Donc les idées fausses et forgées ne peuvent, comme telles, rien nous apprendre de l’essence de la pensée ; cette connaissance doit être acquise des propriétés positives ci-dessus passées en revue ; c’est-à-dire qu’on doit maintenant établir quelque chose de commun d’où ces propriétés découlent nécessairement, c’est-à-dire tel que, l’existence en étant posée, elles suivent nécessairement, et, l’existence en étant levée, elles soient toutes levées.

(La suite manque.)