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menses trésors n’auront servi qu’à enrichir la cupidité et la tyrannie, sans soulager l’indigence, sans secourir l’humanité. Législateurs, point de mesures mesquines et partielles, mais des vues générales et profondes ; point d’engouement, point de précipitation, mais de la sagesse et de la maturité ; point de passions ni de préjugés, mais des principes et de la raison ; enfin, des lois et des mœurs ! voilà la plus utile de toutes les économies ; voilà le seul moyen de sauver la patrie.


OBSERVATIONS GÉNÉRALES SUR LE PROJET D’INSTRUCTION PUBLIQUE PROPOSÉ À LA CONVENTION NATIONALE.

Extrait des Lettres à ses commettants.


L’homme est bon sortant des mains de la nature : quiconque nie ce principe, ne doit point songer à instituer l’homme. Si l’homme est corrompu, c’est donc aux vices des institutions sociales qu’il faut imputer ce désordre. De ces deux vérités découlent tous les principes de l’éducation, soit publique, soit particulière.

Si la nature a créé l’homme bon, c’est à la nature qu’il faut le ramener. Si les institutions sociales ont dépravé l’homme, ce sont les institutions sociales qu’il faut réformer.

Mais quelle est la puissance qui opérera ce prodige ? Je m’effraie, si ceux qui ont déjà vieilli sous le régime d’une société corrompue sont ceux qui prétendent régénérer les mœurs publiques. Suivant le cours naturel des choses, nos neveux sont destinés à être meilleurs que nous ; et c’est nous qui devons les instituer. Je tremble que l’intrigue ne s’empare encore des générations futures, pour perpétuer l’empire des vices et les malheurs de la race humaine.

Le but de la société civile est de développer les facultés