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SCÈNE IV.
Cicéron, Caton, Tullie.
T U L LI E.

Seigneur, où courez-vous, tandis que le carnage
Au ſoldat furieux laiſſe à peine un paſſage ?

C I C É R O N.

Raſſurez-vous, ma fille, et reſtez en ces lieux ;
Bientôt nous reviendrons y rendre grâce aux dieux :
Ce temple en attendant vous ſervira d’aſile ;
Que ſur Rome et ſur moi votre cœur ſoit tranquille.


SCÈNE V.
T U L L I E.

Eſpoir des malheureux, dieux, ſoyez mon recours !
Hélas ! C’eſt de vous ſeuls que j’attends du ſecours.
À quel excès de maux me voilà parvenue !
On me fuit, on ſe tait : ô ſoupçon qui me tue !
Que je plains les malheurs de ce fatal décret,
Que mon père a paru m’accorder à regret !
Loin d’oſer ſur ce choix lui faire violence,
Ne devais-je pas mieux pénétrer ſon ſilence ?