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NOTICE BIOGRAPHIQUE

dant au château des Ponters distant d’une lieue de Montcorbier dont il portait le nom, et sur l’emplacement duquel s’élève aujourd’hui le hameau de Rue Neuve, entre les communes de Céron et du Bouchaud, et où l’on distingue encore, dans un pré dit Pré Corbier, les vestiges d’une motte féodale[1]. Nous le retrouverons plus tard dans un accord homologué au Parlement de Paris, en 1462, accord passé entre « maistre Pierre Puy, conseiller et maistre des requestes ordinaires de l’ostel du roy, et noble homme Girart de Montcorbier, seigneur de Pierrefitte et de Ponters » et autres lieux désignés dans l’acte[2].

Il n’y a pas davantage sujet, pour le surnom de des Loges, de vouloir rattacher notre poète à la famille des Loges, habitant Paris, et où l’on voit un procureur au Châtelet, Jean des Loges, figurer dans des actes de 1447 à 1461[3]. Le jeune François adjoignit cet autre surnom à celui de Montcorbier (sans doute en souvenir de son père qui l’avait porté), comme il résulte d’une lettre de rémis-

  1. Longnon, Étude biographique, p. 28-29.
  2. Arch. nat. X1c 202, pièce 104. Ce document se trouve également à la Bibl. nat. fds Moreau 1084, p. 5900-902, mais résumé sur certains points avec rajeunissement dans l’orthographe. En dehors de cet accord (concordia) entre Pierre Puy et Girard de Montcorbier, le fds Moreau contient différentes pièces qui s’y rattachent ; entre autres, une certaine « cedule en papier » où Girard de Montcorbier, qui jusqu’alors avait toujours été désigné sous ce nom, est appelé « Montcorbeil » (13 novembre 1462), Bibl. nat. fds Moreau 1084, p. 5902. (Ceci, en confirmation de ce qu’a dit Longnon relativement à l’épitaphe de Villon : Je suis François… Cf. Étude biographique, p. 14.) — Cet accord fut signé à Paris entre les deux contendants « presens en leurs personnes », « l’an de grâce mil quatre cens soixante et deux. Le samedy sixiesme jour de novembre », la veille du jour où Villon, après sa transaction avec le grand bedeau de la Faculté de théologie, sortait de prison.
  3. Longnon, Étude biog., p. 23-25.