Page:Œuvres de Descartes, éd. Cousin, tome XI.djvu/356

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sances deviennent fausses ou vraies. Ensuite je vous mettrai sous les yeux les travaux de l’homme sur les objets corporels ; et, après vous avoir frappé d’admiration à la vue des machines les plus puissantes, des automates les plus rares, des visions les plus spécieuses, et des tours les plus subtils que l’art puisse inventer, je vous en révélerai les secrets, qui sont si simples, que vous n’admirerez désormais plus rien dans les ouvrages de nos mains. J’arriverai après cela aux œuvres de la nature, et, après vous avoir montré la cause de tous ses changements, la diversité de ses qualités et la raison pour laquelle l’âme des plantes et des animaux diffère de la nôtre, je vous donnerai à considérer l’architecture des choses sensibles. Les phénomènes du ciel observés, et les conclusions certaines qu’on en peut tirer, déduites, je m’élèverai aux conjectures les plus saines sur ce que l’homme ne peut déterminer positivement, pour essayer de rendre compte de la relation des choses sensibles aux intellectuelles, et des unes et des autres au Créateur, de l’immortalité des créatures, et de leur état après la consommation des siècles. Ensuite nous viendrons à la deuxième partie de cet entretien, dans laquelle nous traiterons spécialement de toutes les sciences, choisissant dans chacune ce qu’elle a de plus solide, et nous proposerons une méthode pour les pousser beaucoup plus loin,