Page:Œuvres de Descartes, éd. Cousin, tome XI.djvu/272

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beaucoup plus difficile de reconnoître dans quelle dépendance est la seconde de la première et de la quatrième, et ainsi des autres. Par là je comprends pourquoi, si on ne me donne que la première et la seconde, je puis trouver la troisième et la quatrième et les autres, parceque cela se faisoit par des conceptions particulières et distinctes ; si au con­traire on ne me donne que la première ou la troi­sième, je ne découvrirai pas si facilement celle du milieu, parceque cela ne se peut faire que par une conception qui embrasse à la fois deux des précé­dentes. Si l’on ne me donne que la première et la quatrième, il me sera plus difficile encore de trou­ver les deux moyennes, parcequ’il faut d’un seul coup embrasser trois conceptions ; en sorte que conséquemment il paroîtroit encore plus difficile, la première et la cinquième étant données, de trouver les trois moyennes. Mais il est une autre raison pour qu’il en arrive autrement, c’est qu’encore bien qu’il y ait dans notre dernier exemple quatre conceptions jointes ensemble, il est possible ce­pendant de les séparer, parceque le nombre quatre se divise par un autre nombre. Ainsi je puis cher­cher la troisième grandeur seulement entre la pre­mière et la cinquième ; ensuite la deuxième entre la première et la troisième, etc. L’homme accou­tumé à réfléchir à ce procédé, chaque fois qu’il examinera une question nouvelle, reconnoitra