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88 LA DIOPTRIQUE.

fussent en récompense plus proches qu’ils ne sont, d’autant qu’ils paroissent plus grands : en sorte que, si la longueur du tuyau fait, par exemple, que l’image d’un objet éloigné de trente lieues se forme aussi grande dans l’œil que s’il n’était éloigné que de trente pas, la largeur de son entrée, étant telle que je viens de la déterminer, fera que cet objet se verra aussi clairement que si, n’en étant véritablement éloigné que de trente pas, on le regardoit sans lunettes. Et si on peut faire cette distance entre les points S et l encore moindre, la vision sera encore plus claire.

Mais ceci ne sert principalement que pour les objets inaccessibles ; car, pour ceux qui sont accessibles, l’ouverture du tuyau peut être d’autant plus étroite qu’on les en approche davantage, sans pour cela que la vision en soit moins claire ; comme vous voyez qu’il n’entre pas moins de rayons du point X[1] dans le petit verre gi que dans le grand GI ; et enfin elle ne peut être plus large que les verres qu’on y applique, lesquels, à cause de leurs figures, ne doivent point excéder certaine grandeur, que je déterminerai ci-après.

Figure 32.

Que si quelquefois la lumière qui vient des objets est trop forte, il sera bien aisé de l’affoiblir en couvrant tout autour les extrémités du verre qui est à l’entrée du tuyau, ce qui vaudra mieux que

  1. Figure 32.