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DISCOURS SEPTIÈME. 87

tous les rayons qui viennent du point qu’on veut regarder tendent vers S[1], et qu’ils soient redressés par le verre KLM, en sorte que de là ils tendent parallèles vers l’œil : pour trouver la plus grande largeur que puisse avoir l’ouverture du tuyau il faut faire la distance qui est entre les points K et M égale au diamètre de la prunelle ; puis, tirant du point S deux lignes droites qui passent par K et M, à savoir SK, qu’il faut prolonger jusques à g, et SM jusques à i, on aura gi pour le diamètre qu’on cherchoit : car il est manifeste que, si on la faisoit plus grande, il n’entreroit point pour cela dans l’œil plus de rayons du point vers lequel on dresse sa vue, et que, pour ceux qui y viendroient de plus des autres lieux, ne pouvant aider à la vision, ils ne feroient que la rendre plus confuse.


Mais si, au lieu du verre KLM, on se sert de klm, qui, à cause de sa figure, doit être mis plus proche du point S, on prendra derechef la distance entre les points k et m égale au diamètre de la prunelle ; puis, tirant les lignes droites SkG et SmI, on aura GI pour le diamètre de l’ouverture cherchée, qui, comme vous voyez, est plus grand que gi en même proportion que la ligne SL surpasse Sl. Et si cette ligne Sl n’est pas plus grande que le diamètre de l’œil, la vision sera aussi forte à peu près et aussi claire que si on ne se servoit point de lunettes, et que les objets

  1. Figure 31.