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76 LA DIOPTRIQUE.

doivent être, et que par après, pendant qu’on vieillit, ils deviennent plus plats et plus larges. Or, afin que nous puissions remédier par art à ces défauts, il sera premièrement besoin que nous cherchions les figures que les superficies d’une pièce de verre ou de quelque autre corps transparent doivent avoir pour courber les rayons qui tombent sur elle en telle sorte que tous ceux qui viennent d’un certain point de l’objet se disposent, en les traversant, tout de même que s’ils étaient venus d’un autre point qui fût plus proche ou plus éloigné, à savoir, qui fut plus proche pour servir à ceux qui ont la vue courte, et qui fût plus éloigné tant pour les vieillards que généralement pour tous ceux qui veulent voir des objets plus proches que la figure de leurs yeux ne le permet. Car, par exemple, l’œil B ou C[1], étant disposé à faire que tous les rayons qui viennent du point H ou I s’assemblent au milieu de son fond ;

Figures 27 et 28.


et, ne le pouvant être, à faire aussi que ceux du point V ou X s’y assemblent ; il est évident que, si on met au-devant de lui le verre O ou P, qui fasse que tous les rayons du point V ou X entrent dedans tout de même que s’ils venaient du point H ou I, on suppléera par ce moyen à son défaut. Puis, à cause qu’il peut y avoir des verres de plusieurs diverses figures qui aient en cela exactement le même effet, il sera be-

  1. Figures 27 et 28.