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52 LA DIOPTRIQUE.

les images s’y formeroient d’autant plus visibles. Et que si, ayant deux ou plusieurs verres en forme de lentilles, mais assez plats, on les joint l’un contre l’autre, ils auront à peu près le même effet qu’auroit un seul qui seroit autant voûté ou convexe qu’eux deux ensemble, car le nombre des superficies où se font les réfractions n’y fait pas grand chose ; mais que, si on éloigne ces verres à certaines distances les uns des autres, le second pourra redresser l’image que le premier aura renversée, et le troisième la renverser derechef, et ainsi de suite : qui sont toutes choses dont les raisons sont fort aisées à déduire de ce que j’ai dit ; et elles seront bien plus vôtres, s’il vous faut user d’un peu de réflexion pour les concevoir, que si vous les trouviez ici mieux expliquées.

Figure 16.

Au reste, les images des objets ne se forment pas seulement ainsi au fond de l’œil, mais elles passent encore au-delà jusqu’au cerveau, comme vous entendrez facilement, si vous pensez que, par exemple[1], les rayons qui viennent dans l’œil de l’objet V touchent au point R l’extrémité de l’un des petits filets du nerf optique, qui prend son origine de l’endroit 7 de la superficie intérieure du cerveau 7 8 9 ; et ceux de l’objet X touchent au point S l’extrémité d’un autre de ces filets dont le commencement est au point 8 ; et ceux de l’objet Y

  1. Figure 16.