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48 LA DIOPTRIQUE.

qui passe par les centres de l’humeur cristalline et de la prunelle, telle qu’est ici la ligne XKLS, qu’ils nomment l’essieu de la vision. Et notez que les rayons, par exemple ceux qui viennent du point V, s’écartent autour du point R d’autant plus que l’ouverture de la prunelle est plus grande : et ainsi que, si sa grandeur sert à rendre les couleurs de cette peinture plus vives et plus fortes, elle empêche en revanche que ses figures ne soient si distinctes, d’où vient qu’elle ne doit être que médiocre. Notez aussi que ses rayons s’écarteroient encore plus autour du point R qu’ils ne font, si le point V d’où ils viennent étoit beaucoup plus proche de l’œil, comme vers 10, ou beaucoup plus éloigné, comme vers 11, que n’est V à la distance duquel je suppose que la figure de l’œil est proportionnée ; de sorte qu’ils rendroient la partie R de cette peinture encore moins distincte qu’ils ne font. Et vous entendrez facilement les démonstrations de tout ceci, lorsque vous aurez vu ci-après quelles figures doivent avoir les corps transparents, pour faire que les rayons qui viennent d’un point s’assemblent en quelque autre point, après les avoir traversés. Pour les autres défauts de cette peinture, ils consistent en ce que ses parties sont renversées, c’est-à-dire en position toute contraire à celle des objets, et en ce qu’elles sont appetissées et raccourcies les unes plus, les autres moins, à raison de la