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Premièrement, que tous les sons qui se chantent ensemble fassent quelque accord et consonnance, hormis la quarte, qu’on ne doit jamais faire entendre la dernière, c’est-à·dire contre la basse.

Secondement, que la même voix ne se meuve successivement que par degrés ou par accords.

En troisième lieu, que nous ne fassions point entrer le triton, ou la fausse quinte, non pas même en relation.

Mais, pour donner à la pièce plus de beauté et d’ornement, il faut encore observer ces règles :

Premièrement, il faut commencer par les accords les plus parfaits, car l’attention s’en réveille plus tôt que si on commençoit par quelque accord, froid et languissant ; ou même on peut commencer par la pause ou le silence d’une belle voix, car lorsqu’après que la voix qui a commencé a déjà rempli l’oreille, on se sent frappé de nouveau par cette autre qu’on n’attendoit point, cette nouveauté attache et lie notre attention. Nous n’avons point ci-devant parlé de la pause, parcequ’elle n’est rien de soi, mais cause seulement quelque nouveauté et diversité lorsqu’une voix qu’on a cessé d’entendre, ou qu’on n’avoit point encore entendue, vient à commencer.

En second lieu, deux octaves ou deux quintes ne se doivent jamais suivre immédiatement : or la raison pourquoi cette défense regarde plutôt ces