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divisé par la voix de nature, peut être divisé seulement en deux manières, ou bien en mettant le semi-ton au premier lieu, ou en le mettant au second.

En quatrième lieu, on voit pourquoi on répète les mêmes notes dans les voix artificielles ; car, par exemple, quand on monte de A en B, n’y ayant point de notes qui valent un demi-ton majeur que mi et fa, il suit manifestement que mi doit être placé en A et fa en B ; il en faut dire de même des autres lieux, en les parcourant par ordre ; et il ne faut pas croire qu’il eût été plus à propos d’inventer d’autres notes ; car, outre que c’eût été inutilement, parcequ’elles n’eussent marqué que les mêmes intervalles que celles-ci signifient dans la voix naturelle, cela eût aussi été fort incommode aux musiciens, cette confusion de notes étant embarrassante, soit pour leur donner place sur le papier ou même pour les chanter.

Enfin, on peut maintenant connoître comment se font les muances d’une voix ; à l’autre, savoir par des termes communs à deux voix ; de plus, que ces voix sont distantes l’une de l’autre d’une quinte, et que la voix en bémol est la plus basse de toutes, parcequ’elle commence au terme F, que nous avons ci-dessus montré être le premier, et on l’appelle bémol, à cause que plus un ton est grave ou bas, et plus aussi est-il mol et foible, parce qu’il faut moins d’effort de voix pour le faire entendre,