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44 LA DIOPTRIQUE.

suite de quoi, ceux qui viennent du point V s’assemblent aussi à peu près au point R, et ceux du point Y au point T ; et que réciproquement il ne vienne aucun rayon vers S que du point X, ni aucun vers R que du point V, ni vers T que du point Y, et ainsi des autres. Or, cela posé, si vous vous souvenez de ce qui a été dit ci-dessus de la lumière et des couleurs en général, et en particulier des corps blancs, il vous sera facile à entendre qu’étant enfermé dans la chambre P, et jetant vos yeux sur le corps blanc RST, vous y devez voir la ressemblance des objets VXY.

Figure 14.


Car premièrement la lumière, c’est-à-dire le mouvement ou l’action dont le soleil ou quelque autres des corps qu’on nomme lumineux, pousse une certaine matière fort subtile, qui se trouve en tous les corps transparents, étant repoussée vers R par l’objet V, que je suppose, par exemple, être rouge, c’est-à-dire être disposé à faire que les petites parties de cette matière subtile, qui ont été seulement poussées en lignes droites par les corps lumineux, se meuvent aussi en rond autour de leurs centres, après les avoir rencontrées, et que leurs deux mouvements aient entre eux la proportion qui est requise pour faire sentir la couleur rouge, il est certain que l’action de ces deux mouvements ayant rencontré au point R un corps blanc, c’est-à-dire un corps disposé à la renvoyer vers tout autre côté