Page:Œuvres de Descartes, éd. Cousin, tome V.djvu/311

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remarqué. Mais je ne juge pas pour cela que leur centre soit toujours en la ligne droite tirée de l’œil vers le soleil si précisément qu’y est celui de l’arc—en-ciel ; car il y a cela de différence, que les gouttes d’eau étant rondes causent toujours même réfraction en quelque situation qu’elles soient ; au lieu que les parcelles de glace étant plates la causent d’autant plus grande qu’elles sont regardées plus obliquement. Et pourceque lorsqu’elles se forment par le tournoiement d’un vent sur la circonférence d’une nue elles y doivent être couchées en autre sens que lorsqu’elles se forment au-dessus ou au-dessous, il peut arriver qu’on voie ensemble deux couronnes l’une dans l’autre, qui soient à peu près de même grandeur, et qui n’aient pas justement le même centre.

De plus, il peut arriver qu’outre les vents qui environnent cette nue il en passe quelqu’un par-dessus ou par-dessous qui, derechef y formant quelque superficie de glace, cause d’autres variétés en ce phénomène : comme peuvent encore faire les nues d’alentour, ou la pluie s’il y en tombe ; car les rayons se réfléchissant de la glace d’une de ces nues vers ces gouttes y représenteront des parties d’arc-en-ciel dont les situations seront fort diverses ; comme aussi les spectateurs n’étant pas au-dessous d’une telle nue, mais à côté entre plusieurs, peuvent voir d’autres cercles et d’autres soleils. De