Page:Œuvres de Descartes, éd. Cousin, tome V.djvu/304

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

en son profil. Premièrement, bien que le soleil ne soit pas en la ligne droite qui va de E[1] vers l’œil K, mais plus haut ou plus bas, il ne doit pas laisser de paroître vers là, principalement si la glace ne s’y étend point trop en hauteur ni profondeur ; car alors la superficie de cette glace sera si courbée qu’en quelque lieu qu’il soit, elle pourra quasi toujours nrenvoyer ses rayons vers K. Comme si elle a en son épaisseur la figure comprise entre les lignes 123 et 456, il est évident que, non seulement lorsque le soleil sera en la ligne droite A2, ses rayons la traversant pourront aller vers l’œil K, mais aussi lorsqu’il sera beaucoup plus bas, comme en la ligne S1, ou beaucoup plus haut, comme en la ligne T3, et ainsi le faire toujours paroître comme s’il étoit vers E ; car l’anneau de glace n’étant supposé guère large, la différence qui est entre les lignes 4K, 5K et 6K n’est pas considérable. Et notez que cela peut faire paroître le soleil après même qu’il est couché, et qu’il peut aussi reculer ou avancer l’ombre des horloges et leur faire marquer une heure tout autre qu’il ne sera. Toutefois si le soleil est beaucoup plus bas qu’il ne paroît vers E, en sorte que ses rayons passent aussi en ligne droite par le dessous de la glace jusqu’à l’œil K, comme S7K, que je suppose parallèle à S1, alors, outre les six soleils précédents, on en verra

  1. Figure 28.