Page:Œuvres de Descartes, éd. Cousin, tome V.djvu/303

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lieux d’où ses rayons peuvent se réfléchir vers l’œil ; mais pourceque les rayons qui viennent tout droit sont toujours plus vifs que ceux qui viennent par réfraction, et ceux-ci encore plus vifs que ceux qui sont réfléchis, le soleil doit paroître plus brillant vers E que vers D ou F, et ici encore plus brillants que vers G ou H ou I, et ces trois G,H et I ne doivent avoir aucunes couleurs autour de leurs bords, comme les deux D et F, mais seulement être blancs. Que si les regardants ne sont pas vers K, mais quelque part plus avancés vers B, en sorte que le cercle dont leurs yeux sont le centre, et qui passe par B, ne coupe point la circonférence de la nue, ils ne pourront voir les deux soleils G et I, mais seulement les quatre autres ; et si au contraire ils sont fort reculés vers H ou au-delà vers C, ils ne pourront voir que les cinq D, E, F, G et I ; et même étant assez loin au-delà, ils ne verront que les trois D, E, F, qui ne seront plus dans un cercle blanc, mais comme traversés d’une barre blanche. Comme aussi, lorsque le soleil est si peu élevé sur l’horizon qu’il ne peut éclairer la partie de la nue GHI, on bien lorsqu’elle n’est pas encore formée, il est évident qu’on ne doit voir que les trois soleils D, E, F.

Au reste, je ne vous ai jusques ici fait considérer que le plan de cette nue, et il y a encore diverses choses à y remarquer qui se verront mieux