Page:Œuvres de Descartes, éd. Cousin, tome V.djvu/301

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au-dessous, ou entre deux, ainsi qu’ils ont ailleurs de coutume, mais qu’ils sont contraints de prendre leur cours tout à l’entour ; au moyen de quoi, non seulement ils l’arrondissent, mais aussi celui qui vient du, midi étant chaud, fond quelque peu la neige de son circuit, laquelle étant aussitôt regelée, tant par celui du nord qui est froid, que par la proximité de la neige intérieure qui n’est pas encore fondue, peut former comme un grand anneau de glace toute continue et transparente, dont la superficie ne manquera pas d’être assez polie, à cause que’ les vents qui l’arrondissent sont fort uniformes. Et de plus cette glace ne manque pas d’être plus épaisse du côté DEF, que je suppose exposé au vent chaud et au soleil, que de l’autre GHI, où la neige ne s’est pu fondre si aisément. Et enfin il faut remarquer qu’en cette constitution d’air, et sans orage, il ne peut y avoir assez de chaleur autour de la nue B pour y former ainsi de la glace, qu’il n’y en ait aussi assez en la terre qui est au-dessous pour y exciter des vapeurs qui la soutiennent, en soulevant et poussant vers le ciel tout le corps de la nue qu’elle embrasse. Ensuite de quoi il est évident que la clarté du soleil, lequel je suppose être assez haut vers le midi, donnant tout autour sur la glace DEFGHI, et de là se réfléchissant sur la blancheur de la neige voisine, doit faire paroître cette neige à ceux qui seront au-