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DISCOURS DIXIÈME.

DE L’APPARITION DE PLUSIEURS SOLEILS.


On voit encore quelquefois d’autres cercles dans les nues, qui diffèrent de ceux dont j’ai parlé en ce qu’ils ne paroissent jamais que tout blancs, et qu’au lieu d’avoir quelque astre en leur centre, ils traversent ordinairement celui du soleil ou de la lune, et semblent parallèles ou presque parallèles à l’horizon. Mais, pourcequ’ils ne paroissent qu’en ces grandes nues toutes rondes dont il a été parlé ci—dessus, et qu’on voit aussi quelquefois plusieurs soleils ou plusieurs lunes dans les mêmes nues, il faut que j’explique ensemble l’un et l’autre. Soit par exemple A[1] le midi, où est le soleil, accompagné d’un vent chaud qui tend vers B, et C le septentrion, d’où il vient un vent froid, qui tend aussi vers B ; et là je suppose que ces deux vents rencontrent ou assemblent une nue composée de parcelles de neige qui s’étend si loin en profondeur et en largeur, qu’ils ne peuvent passer l’un au-dessus, l’autre

  1. Figure 27.