Page:Œuvres de Descartes, éd. Cousin, tome V.djvu/30

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

rayon dans l’air de A[1] vers B,


qui, rencontrant au point B la superficie du verre CBR, se détourne vers I dans ce verre, et qu’il en vienne un autre de K vers B qui se détourne vers L, et un autre de P vers R qui se détourne vers S, il doit y avoir même proportion entre les lignes KM et LN, qu’entre AH et IG ; mais non pas la même entre les angles RBM et LBN, qu’entre ABH et IBG.

Si bien que vous voyez maintenant en quelle sorte se doivent mesurer les réfractions ; et encore que, pour déterminer leur quantité en tant qu’elle dépend de la nature particulière des corps où elles se font, il soit besoin d’en venir à l’expérience, on ne laisse pas de le pouvoir faire assez certainement et aisément depuis qu’elles sont ainsi toutes réduites sous une même mesure ; car il suffit de les examiner en un seul rayon pour connoître toutes celles qui se font en une même superficie, et on peut éviter toute erreur, si on les examine outre cela en quelques autres. Comme si nous voulons savoir la quantité de celles qui se font en la superficie CBR, qui sépare l’air AK du verre LI, nous n’avons qu’à l’éprouver en celle du rayon ABI, en cherchant la proportion qui est entre les lignes AH et IG. Puis, si nous craignons d’avoir failli en cette expérience, il faut encore l’éprouver en quelques autres rayons, comme KBL ; et, trouvant même

  1. Figure 11.