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grossières, semblables à cette terre qu’on trouve au fond de l’eau de pluie lorsqu’on la laisse rasseoir en quelque vase : ainsi qu’on peut voir par expérience, qu’ayant mêlé certaines portions de cette terre de salpêtre et de soufre, si on met le feu en cette composition, il s’en forme subitement une pierre. Que si la nue s’ouvre par le côté, comme vers G, la foudre étant élancée de travers, rencontre plutôt les pointes des tours ou des rochers que les lieux bas, comme on voit vers H. Mais lors même que la nue se rompt par le dessous, il y a raison pourquoi la foudre tombe plutôt sur les lieux hauts et éminents que sur les autres : car si, par exemple, la nue B n’est point d’ailleurs plus disposée à se rompre en un endroit qu’en un autre, il est certain qu’elle se devra rompre en celui qui est marqué F, à cause de la résistance du clocher qui est au-dessous. Il y a aussi raison pourquoi chaque coup de tonnerre est d’ordinaire suivi d’une ondée de pluie, et pourquoi, lorsque cette pluie vient fort abondante, il ne tonne guère plus davantage ; car si la force dont la nue supérieure ébranle l’inférieure en tombant dessus est assez grande pour la faire toute descendre, il, est évident que le tonnerre doit cesser ; et si elle est moindre, elle ne laisse pas d’en pouvoir souvent faire sortir plusieurs flocons de neige, qui, se fondant en l’air, font de la pluie. Enfin ce n’est pas sans