Page:Œuvres de Descartes, éd. Cousin, tome V.djvu/244

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sur l’autre, et lors, se criblant par les environs des pelotons qui les composent ; il fait que ceux de ces pelotons qui se correspondent en diverses feuilles se tiennent toujours comme immobiles vis-à-vis les uns des autres, nonobstant l’agitation et ondoiement de ces feuilles, à cause que par ce moyen le passage lui est plus aisé. Et cependant la chaleur, n’étant pas moins empêchée par la proximité des pelotons de deux diverses feuilles de fondre ceux de leurs poils qui se regardent que par la proximité de ceux d’une même, ne fond que les autres poils d’alentour, qui, se mêlant aussitôt parmi ceux qui demeurent, et s’y regelant, composent les essieux ou colonnes qui joignent ces. petits pelotons au même temps qu’ils, se changent en roses ou en étoiles. Et je ne m’étonnai point de la grosseur que j’avois remarquée au commencement en ces colonnes, encore que je connusse bien que la matière des petits poils qui avoit été autour de deux pelotons n’avoit pu suffire pour les composer; car je pensai qu’il y avoit eu peut-être quatre ou cinq feuilles l’une sur l’autre, et que la chaleur, ayant agi plus fort contre les deux ou trois du milieu que contre la première et la dernière, à cause qu’elles étoient moins exposées au vent, avoit presque entièrement fondu les pelotons qui les composoient, et en avoit formé ces colonnes. Je ne m’étonnai point non plus de voir souvent deux étoiles d’iné-