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que ces petits poils étant environnés d’air tout autour se dégèlent sans qu’il se fonde rien davantage, elle ne l’est pas assez pour empêcher que leur matière ne se regèle quand elle est sur ces superficies qui sont de glace. Après cela cette chaleur ramollissant et fléchissant aussi les petits poils qui restent autour de chaque nœud dans le circuit où il est environné de six autres semblables à lui, elle fait que ceux de ces poils qui sont les plus éloignés des six nœuds voisins, se pliant indifféremment ça et là, se vont tous joindre à ceux qui sont vis-à-vis de ces six nœuds ; car ceux-ci étant refroidis par la proximité de ces nœuds ne peuvent se fondre, mais tout au contraire font geler derechef la matière des autres sitôt qu’elle est mêlée parmi la leur ; au moyen de quoi il se forme six pointes ou rayons autour de chaque nœud, qui peuvent avoir diverses figures selon que les nœuds sont plus ou moins gros et pressés, et leurs poils plus ou moins forts et longs, et la chaleur qui les assemble plus ou moins lente et modérée, et selon aussi que le vent qui accompagne cette chaleur, si au moins elle est accompagnée de quelque vent, est plus ou moins fort. Et ainsi la face extérieure de la nuée, qui étoit auparavant telle qu’on voit vers Z[1], ou vers M, devient par après telle qu’on voit vers O, ou vers Q, et chacune des parcelles de glace dont elle est

  1. Figure 15.