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valles des herbes qui croissent en son lit, et passant plus librement d’un endroit de l’air en l’autre, et d’un endroit de l’eau aussi en l’autre, que de l’air en l’eau, ou réciproquement de l’eau en l’air comme il a été ailleurs remarqué, elle doit tournoyer au dedans de cette goutte, et aussi au dehors en l’air qui l’environne, mais d’autre mesure qu’au dedans, et par ce moyen disposer en rond toutes les parties de sa superficie ; car elles ne peuvent manquer d’obéir à ses mouvements, d’autant que l’eau est un corps liquide. Et sans doute ceci est suffisant pour faire entendre que les gouttes d’eau doivent être exactement rondes au sens que leurs sections sont parallèles à la superficie de la terre ; car il n’y a point de raison qu’aucune des parties de leur circonférence s’éloigne ni s’approche de leurs centres plus que les autres en ce sens-là, vu qu’elles n’y sont ne plus ne moins pressées d’un côté que d’autre par l’air qui les environne, au moins s’il est calme et tranquille, comme nous le devons ici supposer. Mais pourceque les considérant en autre sens on peut douter, lorsqu’elles sont si petites, que leur pesanteur n’a pas la force de leur faire diviser l’air pour descendre, si cela ne les rend point un peu plus plates et moins épaisses en leur hauteur qu’en leur largeur, comme T[1] ou V, il faut prendre garde qu’elles ont de l’air autour de leurs côtés

  1. Figure 12.