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qui habitent vers A, et se lève au respect de ceux qui sont vers C. Car pourceque les vapeurs qui sont vers B sont fort dilatées par la chaleur du jour, elles prennent leur cours, partie par A et partie par C, vers, D, où elles vont occuper la place que laissent celles que la fraîcheur de la nuit y condense, en sorte qu’elles font un vent d’occident vers A où le soleil se couche, et un d’orient vers C où il se lève ; et même il est à remarquer que ce vent qui se fait ainsi vers C est ordinairement plus fort et va plus vite que celui qui se fait vers A, tant à cause qu’il suit le cours de toute la masse de l’air, comme aussi à cause que la partie de la terre qui est entre C et D ayant été plus long-temps sans être éclairée par le soleil que celle qui est entre D et A, la condensation des vapeurs a dû s’y faire plus tôt et plus grande. On observe aussi que c’est principalement pendant le jour que soufflent les vents du nord, et qu’ils viennent de haut en bas, et qu’ils sont fort violents et fort froids et fort secs : dont vous pouvez voir la raison en considérant que la terre EBFD[1] est couverte de plusieurs nues et brouillards vers les poles E et F, où elle n’est guère échauffée par le soleil, et que vers B, où il donne à plomb, il excite quantité de vapeurs qui, étant fort agitées par l’action de sa lumière, montent en haut très promptement jusques à ce qu’elles

  1. Figure 11.