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large. Pour ce qui est de la grandeur de la première table qui lui sert de base, elle dépend du degré de chaleur qui agite l’eau pendant qu’elle se forme, car plus l’eau est agitée, plus les parties du sel qui nagent dessus font plier sa superficie ; d’où vient que cette base demeure plus petite, et même l’eau peut être tant agitée, que les parties du sel iront au fond avant qu’elles aient formé aucuns grains. Pour le talus des quatre faces qui sortent des quatre côtés de cette base, il ne dépend que des causes déjà expliquées, lorsque la chaleur est égale pendant tout le temps que le grain est à se former ; mais si elle va en augmentant, ce talus en deviendra moindre, et au contraire plus grand si elle diminue, en sorte, que si elle augmente et diminue par intervalles, il se fera comme de petits échelons de long de ces faces. Et pour les quatre querres ou côtés qui joignent ces quatre faces, elles ne sont pas ordinairement fort aiguës ni fort unies ; car les parties qui se vont joindre aux côtés de ce grain s’y vont bien quasi toujours appliquer de long, comme j’ai dit ; mais pour celles qui vont rouler contre ces angles, elles s’y arrangent plus aisément en autre sens, à savoir comme elles sont représentées vers P[1] ; ce qui fait que ces querres sont un peu mousses et inégales, et que les grains de sel s’y fendent souvent plus aisément qu’aux au-

  1. Figure 6.