Page:Œuvres de Descartes, éd. Cousin, tome V.djvu/193

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les bouts des précédentes que vers les côtés, elles se vont coucher de contre à angles droits, comme vous voyez vers K, à cause que par ce moyen elles descendent aussi un peu plus bas qu’elles ne pourroient faire si elles s’arrangeoient autrement, comme elles sont vers L, ou vers M. Et pourcequ’il s’en trouve à peu près autant qui se vont coucher contre les bouts des deux ou trois premières, que de celles qui se vont coucher contre leurs côtés, de là vient que, s’arrangeant ainsi plusieurs centaines toutes ensemble, elles forment premièrement une petite table qui, au jugement de la vue, paroît très carrée, et qui est comme la base du grain de sel qui commence à se former. Et il faut remarquer qu’y en ayant seulement trois ou quatre couchées en même sens, comme vers N, celles du milieu s’abaissent un peu plus que celles des bords ; mais qu’y en venant d’autres qui s’y joignent en travers, comme vers O, celles-ci aident aux autres des bords à s’abaisser presque autant que celles du milieu, et en telle sorte que la petite table carrée, qui sert de base à un grain de sel, se formant ordinairement de plusieurs centaines jointes ensemble, ne peut paroître à l’œil que toute plate, encore qu’elle soit `toujours tant soit peu courbée. Or, à mesure quel cette table s’agrandit, elle s’abaisse de plus en plus, mais si lentement qu’elle fait plier sous soi la superficie de l’eau sans la rom-