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plusieurs côtés ; et que, derechef entre ceux-ci, les uns font réfléchir ces rayons sans apporter aucun autre changement à leur action, à savoir ceux qu’on nomme blancs ; et les autres y apportent avec cela un changement semblable à celui que reçoit le mouvement d’une balle quand on la frise, à savoir ceux qui sont rouges, ou jaunes, ou bleus, ou de quelque autre telle couleur : car je pense pouvoir déterminer en quoi consiste la nature de chacune de ces couleurs, et le faire voir par expérience ; mais cela passe les bornes de mon sujet. Et il me suffit ici de vous avertir que les rayons qui tombent sur les corps qui sont colorés et non polis se réfléchissent ordinairement de tous côtés, encore même qu’ils ne viennent que d’un seul côté.


Comme encore que ceux qui tombent sur la superficie du corps blanc AB[1] ne viennent que du flambeau C, ils ne laissent pas de se réfléchir tellement de tous côtés qu’en quelque lieu qu’on pose l’œil, comme par exemple vers D, il s’en trouve toujours plusieurs venant de chaque endroit de cette superficie AB qui tendent vers lui. Et même, si l’on suppose ce corps fort délié, comme un papier ou une toile, en sorte que le jour passe au travers, encore que l’œil soit d’autre côté que le flambeau, comme vers E, il ne laissera pas de se réfléchir vers lui quelques rayons de chacune des

  1. Figure 7.