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Or, quand plusieurs balles, venant d’un même côté, rencontrent un corps dont la superficie est toute unie et égale, elles se réfléchissent également et en même ordre, en sorte que, si cette superficie est toute plate, elles gardent entre elles la même distance, après l’avoir rencontrée, qu’elles avoient auparavant ; et, si elle est courbée en dedans ou en dehors, elles s’approchent ou s’éloignent en même ordre les unes des autres, plus ou moins, à raison de cette courbure. Comme vous voyez ici les balles A, B, C[1] qui, après avoir rencontré les superficies des corps D, E, F, se réfléchissent vers G, H, I.


Et, si ces balles rencontrent une superficie inégale, comme L ou M[2], elles se réfléchissent vers divers côtés, chacune selon la situation de l’endroit de cette superficie qu’elle touche. Et elles ne changent rien que cela en la façon de leur mouvement lorsque son inégalité ne consiste qu’en ce que ses parties sont courbées diversement. Mais elle peut aussi consister en plusieurs autres choses, et faire par ce moyen que, si ces balles n’ont eu auparavant qu’un simple mouvement droit, elles en perdent une partie et en acquièrent au lieu un circulaire, qui peut avoir diverse proportion avec ce qu’elles retiennent du droit, selon que la superficie du corps qu’elles rencontrent peut être diversement

  1. Figures 2, 3, 4.
  2. Figure 5.