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DISCOURS DIXIÈME. 149

Après que cette roue aura ainsi acquis toute la perfection qu’elle peut avoir, le verre pourra facilement être taillé par les deux divers mouvements d’elle et du tour sur lequel il doit être attaché, pourvu seulement qu’il y ait quelque ressort ou autre invention qui, sans empêcher le mouvement que le tour lui donne, le presse toujours contre la roue, et que le bas de cette roue soit toujours plongé dans un vase qui contienne le grès, ou l’émeri, ou le tripoli, ou la potée, ou autre telle matière dont il est besoin de se servir pour tailler et polir le verre.

Et à l’exemple de ceci vous pouvez assez entendre en quelle sorte on doit donner la figure aux verres concaves, à savoir en faisant premièrement des lames comme cnop avec l’outil , puis taillant une roue tant avec ces lames qu’avec l’outil , et tout le reste en la façon qui vient d’être expliquée. Seulement faut-il observer que la roue dont on se sert pour les convexes peut être aussi grande qu’on la voudra faire, mais que celle dont on se sert pour les concaves doit être si petite, que, lorsque son centre est vis-à-vis de la ligne 55 de la machine qu’on emploie à la tailler, sa circonférence ne passe point au-dessus de la ligne 12 de la même machine. Et on doit faire mouvoir cette roue beaucoup plus vite que le tour pour polir ces verres concaves, au lieu qu’il est mieux pour les con-