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DISCOURS NEUVIÈME. 127

je puis seulement dire en général que les autres choses étant égales, d’autant que ce point I sera plus proche, d’autant les objets paroîtront plus grands, à cause qu’il faudra disposer l’œil comme s’ils étoient plus près de lui ; et que la vision pourra être plus forte et plus claire, à cause que l’autre verre pourra être plus grand ; mais qu’elle ne sera pas si distincte, si on le rend par trop proche, à cause qu’il y aura plusieurs rayons qui tomberont trop obliquement sur sa superficie au prix des autres. Pour la grandeur de ce verre, la portion qui en demeure découverte, lorsqu’il est enchâssé dans le tuyau KLM, n’a besoin d’excéder que de fort peu la plus grande ouverture de la prunelle. Et pour son épaisseur, elle ne saurait être trop petite ; car, encore qu’en l’augmentant on puisse faire que l’image des objets soit un peu plus grande, à cause que les rayons qui viennent de divers points s’écartent un peu plus du côté de l’œil, on fait aussi en revanche qu’ils paroissent en moindre quantité et moins clairs ; et l’avantage de faire que leurs images deviennent plus grandes se peut mieux gagner par autre moyen. Quant au verre convexe NOPQ, sa superficie NQP, qui est tournée vers les objets, doit être toute plate ; et l’autre NOP doit avoir la figure d’une hyperbole dont le point brûlant I tombe exactement au même lieu que celui de l’hyperbole def de l’autre verre, et soit d’autant