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trous ; puis les petits filets de la chair du cœur chassent les parties de la semence qui sont autour de ces trous, et, se mettant en leur place, s’y agencent en telle façon qu’ils composent ces valvules et les fibres où elles sont attachées : car, en considérant l’action du sang qui descend dans le cœur par le milieu de ces entrées, et de celui qui tend à en ressortir par leurs environs, on voit que, suivant les règles des mécaniques, les fibres du cœur qui se sont trouvées entre ces deux actions ont dû s’étendre en forme de peaux, et ainsi prendre la figure qu’ont ces valvules.

70. De celles qui sont aux sorties de la grande artèreet de la veine artérieuse.

Mais celles qui sont aux entrées de la veine artérieuse et de la grande artère ne se produisent pas en même façon ; car elles sont hors du cœur, et ne se composent que des peaux de ces artères, lesquelles peaux sont repliées et avancées en dedans, d’un côté par l’action du sang qui sort du cœur, et de l’autre par la résistance du sang qui est déjà contenu en ces artères, et qui se retire vers leur circonférence afin de lui faire passage.

71. Quelle est la cause générale de la production des valvules.

Et cette raison est générale pour la production des valvules qui se trouvent au reste du corps ; en sorte qu’il s’en forme nécessairement en tous les conduits, par où il coule quelque matière qui en rencontre d’autre en quelques endroits qui lui résiste, mais qui ne peut pour cela rompre son cours ; car cette résistance fait que la peau du