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entendre comment se forment leurs peaux, et ensuite les autres parties solides, il faut remarquer que j’ai déjà mis distinction ci-dessus entre les particules du sang que la raréfaction dans le cœur sépare les unes des autres, et celles que cette même action joint ensemble en les pressant et froissant en telle sorte qu’il se fait ou se trouve autour d’elles plusieurs petites branches qui s’attachent facilement l’une à l’autre.

Or les premières sont si fluides, qu’elles ne semblent pas pouvoir entrer en la composition des parties du corps qui se durcissent ; mais, hormis les esprits qui vont au cerveau, et qui se forment et composent des plus subtiles, toutes les autres ne doivent être considérées que comme les vapeurs ou les sérosités du sang, duquel elles sortent continuellement par tous les pores qu’elles trouvent le long des artères et des veines par où il passe. Ainsi il ne reste que les autres particules du sang (à l’occasion desquelles il paroît rouge ) qui servent proprement à composer et à nourrir les parties solides ; néanmoins elles n’y servent pas pendant qu’elles sont jointes plusieurs ensemble, mais seulement alors qu’elles se déjoignent : car, en passant et repassant plusieurs fois par le cœur, leurs branches se rompent peu à peu, et enfin elles sont séparées par la même action qui les avoit jointes.

62. Comment

Puis, à cause qu’elles se trouvent moins propres