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berté peut subsister et s’accorder avec elle, il n’y a néanmoins personne qui, se regardant soi-même, ne ressente et n’expérimente que la volonté et la liberté ne sont qu’une même chose, ou plutôt qu’il n’y a point de différence entre ce qui est volontaire et ce qui est libre. Et ce n’est pas ici le lieu d’examiner quelle est en cela l’opinion des calvinistes.


OBJECTION XIIIe.

SUR LA QUATRIÈME MÉDITATION.


[1]« Par exemple, examinant ces jours passés si quelque chose existoit véritablement dans le monde, et prenant garde que de cela seul que j’examinois cette question il suivoit très évidemment que j’existois moi-même, je ne pouvois pas m’empêcher de juger qu’une chose que je concevois si clairement étoit vraie ; non que je m’y trouvasse forcé par une cause extérieure, mais seulement parceque d’une grande clarté qui étoit en mon entendement a suivi une grande inclination en ma volonté, et ainsi je me suis porté à croire avec d’autant plus de liberté que je me suis trouvé avec moins d’indifférence. »

Cette façon de parler, une grande clarté dans l’entendement, est métaphorique, et partant n’est pas propre à entrer dans un argument : or celui qui n’a aucun doute prétend avoir une semblable

  1. Voyez Méditation iv, page 302 .