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TROISIÈMES OBJECTIONS,

FAITES PAR M. HOBBES CONTRE LES SIX MÉDITATIONS,

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OBJECTION Ire.


SUR LA MÉDITATION PREMIÈRE.
DES CHOSES QUI PEUVENT ÊTRE RÉVOQUÉES EN DOUTE.


Il paroît assez, par ce qui a été dit dans cette Méditation, qu’il n’y a point de marque certaine et évidente par laquelle nous puissions reconnoître et distinguer nos songes d’avec la veille et d’avec une vraie perception des sens ; et partant que ces images ou ces fantômes que nous sentons étant éveillés, ne plus ne moins que ceux que nous apercevons étant endormis, ne sont point des accidents attachés à des objets extérieurs, et ne sont point des preuves suffisantes pour montrer que ces objets extérieurs existent véritablement. C’est pourquoi si, sans nous aider d’aucun autre raisonnement, nous suivons seulement le témoignage de nos sens, nous aurons juste sujet de douter si quelque chose existe ou non. Nous reconnoissons