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Traité de musique, composé par Descartes en 1618, dans le temps qu’il servoit en Hollande. Il n’avoit alors que vingt-deux ans. Cet ouvrage de sa jeunesse ne fut imprimé qu’après sa mort. Il fut commenté et traduit en plusieurs langues ; mais il ne fit point de révolution…

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Il s’en faut de beaucoup que le Traité de mécanique de Descartes soit complet. Descartes le composa à la hâte en 1636, pour faire plaisir à un de ses amis, père du fameux Huygens. C’étoit un présent que le génie offroit à l’amitié. Il espéroit dans la suite refondre cet ouvrage, et lui donner une juste étendue ; mais il n’en eut point le temps. On le fit imprimer après sa mort, par cette curiosité naturelle qu’on a de rassembler tout ce qui est sorti des mains d’un grand homme. Ce petit traité parut pour la première fois en 1668.

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Tout le monde connoît Descartes comme métaphysicien, comme physicien et comme géomètre ; mais peu de gens savent qu’il fut encore un très grand anatomiste. Comme le but général de ses travaux étoit l’utilité des hommes, au lieu de cette philosophie vaine et spéculative qui jusqu’alors avoit régné dans les écoles, il vouloit une philosophie pratique, où chaque connoissance se réalisât par un effet, et qui se rapportât tout entière au bonheur du genre humain. Les deux branches de cette philosophie devoient être la médecine et la mécanique. Par l’une, il vouloit affermir la santé de l’homme, diminuer ses maux, étendre son existence, et peut-être affoiblir l’impression de la vieillesse ; par l’autre, faciliter ses travaux, multiplier ses forces, et le mettre en état d’embellir son séjour. Descartes étoit surtout épouvanté du passage rapide et presque instantané de l’homme sur la terre. Il crut qu’il ne seroit peut-être