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éternel de connaître ni leur principe ni leur fin ? Toutes choses sont sorties du néant et portées jus qu’à l’infini 1. Qui suivra ces étonnantes démarches ? L’auteur de ces merveilles les comprend. Tout autre ne le peut faire 2.

3 Manque d’avoir contemplé ces infinis \ les hom mes se sont portés témérairement à la recherche de la nature, comme s’ils avaient quelque proportion avec ehV. C’est une chose étrange qu’ils ont voulu comprendre 3 les principes des choses, et 6 de là arri ver jusqu’à connaître tout, par une 7 présomption aussi infinie que leur objet ; car il est sans doute qu’on ne peut former ce dessein sans une présomp tion ou sans une capacité infinie, comme la nature 8.


i. Qui… démarches ? en surcharge.

a. [De ces deux infinis de nature, en grandeur et en petitesse, l’homme en conçoit plus aisément celui de grandeur que celui de petitesse.]

3. À la page 35a du manuscrit. — [L’homme s’est.\

4. [L’homme s’est.]

5. [Jusque.]

6. [Même arriver à [jusque.]

7. [Témérité.]

8. Quoique Pascal parle encore, (voir le fr. 218), comme si le soleil et les astres tournaient autour de la terre, on voit assez combien le touchent les révélations de la science moderne sur l’univers exté rieur : « Que savait-on de l’infini, avant 1600 ? rien du tout. Rien de i’infiniment grand, rien de l’infiniment petit. La page célèbre de Pas cal, tant citée sur ce sujet, est l’étonneraent naïf de l’humanité, si vieille et si jeune, qui commence à s’apercevoir de sa prodigieuse ignorance, ouvre enfin les yeux au réel et s’éveille entre deux abîmes. Personne n’ignore qu’en 16 10 Galilée, ayant reçu de Hollande le verre grossissant, construisit le télescope, le braqua et vit le ciel. Mais on sait moins communément que Swamrnerdam, s’emparant avec génie du microscope ébauché, le tourna en bas, et, le premier, entrevit l’in finiment vivant, le monde des atomes animés 1 Ils se succèdent. À l’époque où meurt le grand Italien (l64a), naît ce Hollandais, le Ga*