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servirait pas à trouver le vrai, cela au moins sert à régler sa vie, et il n’y a rien de plus juste 1.

81] 67

Vanité des sciences. — La science des choses exté rieures ne me consolera pas de l’ignorance de la morale, au temps d’affliction ; mais la science des mœurs me consolera toujours de l’ignorance des sciences extérieures.

169] 68

On n’apprend pas aux hommes à être honnêtes


estrangier pour le sien ; s’ayme et se cultive avant toute aultre chose ; refuse les occupations superflues et les pensées et propositions inu tiles. » (I, 3 ; cf. III, i3.) — De la maxime de Socrate, Charron, après Raymond Sebon, fait l’introduction au christianisme (cf. le premier livre du Traité de la Sagesse « qui est la cognoissance de soy et de l’humaine condition »). Socrate est un maître de sagesse pour Montaigne, un maître « d’honnêteté » pour Miton et pour Méré. Pascal demande donc aux libertins, qui sont ses interlocuteurs et ses lecteurs, de chercher à se connaître eux-mêmes ; ils y ont intérêt de leur point de vue. Mais, une fois qu’il aura été suivi par eux dans cette étude psychologique, il s’efforcera de montrer que cette étude ne peut être la vérité définitive, qu’elle implique au contraire des problèmes auxquels seule la religion peut répondre, et ce sera le point décisif de l’Apologie : « Miton voit bien que la nature est corrompue, et que les hommes sont contraires à l’honnêteté ; mais il ne sait pas pourquoi ils ne peuvent voler plus haut » (fr. 448).

1. Cf. Nicole, De la charité et de l’amour-propre ; ch. xi : L’amour propre éclairé pourrait corriger tous les défauts extérieurs du monde, et former une société très réglée.

67 Cf. B, 6 ; G., 19 ; P. R., XXVIII, 5a ; Bos., I, h, kh\ Faug., I, 198 ; Hav., VI, ki] Mol., I, 126 ; Mich., 226.

68 Cf. B., /,o3 ; C, 378 ; P. R., XXIX, 3o ; Bos., I, ix, 35 ; Faug., T, 322 ; Hav., VI, 3a ; Mol.) I, 119 ; Micu., 4i4