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tout païens sur la mort ; car il faut renoncer à toute piété, si on ne veut au moins mourir chrétienne ment ; or, il ne pense qu’à mourir lâchement et mollement par tout son livre 1.

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Ce n’est pas dans Montaigne, mais dans moi, que je trouve tout ce que j’y vois 2.


fausse lecture, mais à la page 33 1 ; on y lit cette phrase : «Le vice contraire à la curiosité, c’est la nonchalance vers laquelle ie penche évidemment de ma complexion » (II, 4)

i. « Quietement et sourdement », dit Montaigne (I, 18). — Mais il écrit aussi : « Ma principale profession en cette vie estoit de la vivre 1 mollement et laschement plustost qu’affaireusement » (III, 9) : « Nous 1 troublons la vie par le soing de la mort ; et la mort par le soing de la vie : l’une nous ennuyé ; l’aultre nous effraye. Ce n’est pas contre la mort que nous nons préparons, c’est chose trop momentanée ; un quart d’heure de passion, sans conséquence, sans nuisance, ne mérite pas des préceptes particuliers ; à dire vray, nous nous préparons contre les préparations de la mort (III, 12). » Et III, 9 : « Je veux estre logé en lieu qui me soit bien particulier, sans bruit, non maussade, ou fumeux, ou étouffé. le cherche à flatter la mort par ces frivoles circonstances ; ou, pour mieulx dire, à me descharger de tout aultre empeschement, afin que ie n’aye qu’à m’attendre à elle, qui me poisera volontiers assez, sans aultre recharge. le veulx qu’elle ayt sa part à l’aysance et commodité de ma vie ; c’en est un grand lopin, et d’importance ; et espère meshuy qu’il ne desmentira pas le passé… Puisque la fantasie d’un chascun treuve du plus et du moins en son aigreur, puisque chascun a quelque chois entre les formes de mourir, essayons un peu plus avant d’en trouver quelqu’une deschargee de tout desplaisir. Pourroit-on pas la rendre encores voluptueuse comme les Commou rants d’Antonius et de Cleopatra ? etc. » Cf. le jugement de.Nicole sur Montaigne (Essais de Morale, t. VI, p. 223, Pensées diverses, XXIX, cité par Sainte-Beuve, Port-Royal, t. II, p. 099).

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Cf. B., 3 7 5 ; C, 333 ; Faug., I, 262 ; Hat., XXV, 26 ; Mor,., I, 32 ; Mich., 718.

2. C’est une pensée de Montaigne lui-même dont Pascal se fait ici