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Édit. de 1669 Édit. de 1670

était le Messie, jamais en vé rifiant sa doctrine sur l’Écri ture ou les prophéties, et toujours par ses miracles.

Ibid., fr. 6. — Quand donc on voit les miracles et la doctrine non suspecte, tout ensemble d’un côté, il n’y a pas de difficulté. Mais quand on voit les miracles et la doc trine suspecte du même côté, alors il faut voir lequel est le plus clair des miracles ou de la doctrine. Et c’est encore ici une des règles pour discer ner les miracles, qui est fon dée sur ce principe immobile, que Dieu ne peut induire en erreur.

Titre XXVIII, fr. 5i. — Voilà ce que c’est que la foi : Dieu sensible au coeur.

Ibid., fr. 68. — Il faut donc, après avoir connu la vérité par la raison, tâcher de la sentir et de mettre notre foi dans le sentiment.

Titre XXIX. Page 293. — J’ai passé longtemps de ma vie, en croyant qu’il y avait une justice ; et en cela je ne me trompais pas ; car il y en a selon que Dieu nous l’a voulu révéler. Mais je ne le prenais pas ainsi, et c’est en quoi je me trompais : car je croyais que notre justice était essentiellement juste, et que


Ainsi, quand même la doc trine serait suspecte comme celle de Jésus-Christ pouvait l’être à Nicodème, à cause qu’elle semblait détruire les traditions des Pharisiens, s’il y a des miracles clairs et évi dents du même côté, il faut que l’évidence du miracle l’emporte sur ce qu’il y pour rait avoir de difficulté de la part de la doctrine, ce qui est fondé sur ce principe immo bile, que Dieu ne peut induire en erreur.

Voilà ce que c’est que la foi parfaite : Dieu sensible au cœur.

Il faut donc, après avoir connu la vérité par la raison, tâcher de la sentir, et de mettre notre foi dans le sen timent du cœur.

Fragment supprimé (Cf. la lettre d’Arnauld du 20 novem bre 1669, supra p. clxi).