Page:Œuvres de Blaise Pascal, XII.djvu/179

Cette page n’a pas encore été corrigée

dangereux de dire qu’il n’y ait rien parmi les hommes d’essentiellement juste ; et ce qu’en dit M. Pascal peut être venu d’une impression qui lui est restée d’une maxime de Montagne, que les lois ne sont point justes en elles-mêmes, mais seulement parce qu’elles sont lois. Ce qui est vrai, au regard de la plupart des lois humaines qui règlent des choses indifférentes d’elles-mêmes, avant qu’on les eût réglées, comme que les aînés aient une telle part dans les biens de leurs père et mère ; mais très faux, si on le prend généralement, étant, par exemple, très juste de soi-même, et non seulement parce que les lois l’ont ordonné, que les enfants n’outragent pas leurs pères. C’est ce que saint Augustin dit expressément de certains désordres infâmes, qu’ils seraient mauvais et défendus, quand toutes les nations seraient convenues de les regarder comme des choses permises. Ainsi, pour vous parler franchement, je crois que cet endroit est insoutenable, et on vous supplie de voir parmi les papiers de M. Pascal, si on n’y trouvera point quelque chose qu’on puisse mettre à la place, Enfin, vous pouvez, monsieur, vous assurer que je travaille rai dans cette affaire avec tout le soin et toute l’affection qui me sera possible. Je salue Mlle Périer et tous vos enfants, et je m’estimerai toujours heureux de pouvoir faire quelque chose pour votre service.

Desprez me vient présentement d’apporter votre réponse aux difficultés de M. l’abbé Le C… J’en suis ravi, parce que cela facilitera bien toutes choses. Vous verrez dans cette lettre pourquoi on a trouvé à redire à la page 295, et que ce n’est point à cause de la transposition.

RELATION D’UN ENTRETIEN DE Mgr L’ARCHEVÊQUE DE PARIS AVEC M. DESPREZ, LIBRAIRE, ENVOYÉE PAR CELUI-CI À MADAME PÉRIER.

Le dimanche de devant Noël, M. l’archevêque envoya chez nous M. Messat, l’un de ses aumôniers, pour me demander de sa part les Pensées de M. Pascal, mais n’ayant rencontré que ma cousine, il s’en retourna sans lui rien dire ; et le lendemain, sur les cinq heures du soir, cet aumônier revint chez